Maintenant, on va où ?
Quand à la fin d’un film, les gens ne se lèvent pas avant la fin du générique, qu’ils restent en silence, presque gênés, ne sachant s’il faut applaudir ou rester muet, puis lentement sans bousculade, tour à tour, chacun se lève, le visage transformé….là on est sûr que c’est un bon film !
J’avais vécu cela pour « Des hommes et des dieux ». Je l’ai retrouvé à la fin de « Et maintenant, on va où ? »
Ce second film de la cinéaste libanaise Nadine LABAKI a remporté le prix du public au Festival International de Toronto.
Dans le contexte de la guerre civile au Liban, Nadine LABAKI raconte la détermination des femmes – dont la plupart ont perdu un mari, un père ou un fils – pour que leur village ne s’enflamme pas dans la guerre entre musulmans et chrétiens.
Le film raconte avec un mélange de gravité et d’humour, parfois avec la légèreté d’une comédie musicale, tous les stratagèmes des femmes pour que les hommes ne prennent pas les armes les uns contre les autres. Cela va de la confection de gâteaux contenant du haschisch et des somnifères à l’invitation d’une troupe de danseuses de cabaret!
Et plus gravement, une mère n’hésite pas à tirer un coup de fusil sur le pied de son fils pour qu’il ne parte pas se venger car elle vient de perdre son autre fils !
Au-delà du côté anecdotique de ce village, l’histoire est universelle.
Quand les femmes sont capables de donner un tel amour à leurs maris, à leurs fils, elles sont les vraies actrices de la paix. Les femmes donnent vie, et la mort stupide due à des querelles viriles leur est insupportable.
Le ventre des femmes est plus fort que les canons !
Ce message mérite d’être entendu…
Ne serait-ce qu’à quelques kilomètres …au-delà de la frontière.