La polémique fait rage. En région parisienne, les animaux dans les quatre abattoirs sont-ils abattus selon le rite Halal (musulman) et distribués à tous les consommateurs sans distinction ? C’est l’affirmation de la Fondation Brigitte Bardot et aussi de la présidente du Front National Marine Le Pen. Claude Guéant, ministre de l’intérieur s’en défend.
Il semble qu’une proposition d’étiquetage européen ait été stoppée. La relance de ce débat le remet à l’ordre du jour.
Plusieurs problèmes sont soulevés par cette polémique.
La souffrance des bêtes tuées pour la consommation semble le motif de cette affaire. Le rituel Halal exige que les animaux soient égorgés à vif. Alors que la réglementation européenne recommande que les animaux soient étourdis avec un pistolet électrique ou à gaz avant d’être tués. Ce qui n’est pas le cas pour le rituel Halal.
Un autre problème est l’imposition de ce rituel à tous les consommateurs sans aucune distinction.
Un troisième aspect est le mensonge dans les informations de part et d’autre.
Un quatrième est l’utilisation de ce problème de société à des fins électorales.
Le fond reste la souffrance des animaux. Et pas seulement au moment de l’abattage.
Les humains modernes, particulièrement ceux des milieux urbains, se soucient aussi peu des conditions de vie des animaux qu’ils ne se soucient de l’animalité en eux. Cette phrase parait philosophique. En réalité elle est très concrète.
La physiologie humaine est au minimum à 90% animale. La génétique l’a montré. Le fonctionnement du corps est régi par les lois du règne animal, précisément celles des mammifères supérieurs. Manger, boire, uriner, respirer, digérer etc.
L’homme de la ville a si peu de respect pour ses instincts – qui pourtant l’informent en permanence- qu’il écrase continuellement le gentil animal domestique qu’est notre corps.
Par exemple qui respecte sa fatigue et ne va pas au-delà ?
Qui va boire au moment où il a soif ?
Qui va uriner sans attendre quand il en a besoin ?
Qui respecte son besoin d’exercice physique ?
Qui s’arrête de manger quand l’estomac a reçu le nécessaire ?
Qui va dormir quand il a sommeil ?
La liste serait longue en faisant le tour de tous les instincts de base qui permettent de simplement vivre.
L’humain régi par ses problèmes de société, n’aime pas cette partie animale, il l’ignore. Il considère qu’elle doit se plier à ses désirs, à ses exigences, sans l’écouter. Il n’a pas de scrupule à la surmener (Que l’expression est juste !), à l’épuiser jusqu’à en être malade. Il se comporte de la même manière avec les animaux destinés à la consommation comme avec ceux qui vivent dans la nature. Ils peuvent être chassés, leur habitat détruit, leur environnement pollué. Ils peuvent même être exterminés. L’homme dit civilisé méprise ce destin qui finalement ressemble au sien. Si bien qu’il accepte que les animaux aient des conditions de vie invraisemblables. Un espace réduit au minimum pour les animaux en batterie. Des cages pour les volailles qui ne peuvent ouvrir leurs ailes. Une nourriture qui n’a rien à voir avec leur alimentation naturelle : Est-il normal de donner des farines animales aux bovins herbivores ? Des additifs chimiques (hormones, antibiotiques et autres produits dopants) pour qu’ils engraissent plus vite. Et les conditions de transport pour se rendre aux abattoirs ?
Nous leur faisons subir ce que nous nous faisons subir. Alors les conditions d’abattage ne sont que la fin de ce processus : Sans respect pour leur peur et leurs souffrances.
Le rituel halal a du sens quand un animal est choisi dans le troupeau ou capturé pour être mangé, qu’une prière est dite par rapport à cet acte, et qu’on laisse à la bête le temps de se calmer avant de lui trancher la gorge. Puis on la vide de son sang qui retourne à la terre. C’est difficilement compatible avec l’abattage industriel. Le rituel, sans irrespect pour la religion musulmane, n’est pas habité dans les conditions industrielles, par le but originel.
Y a-t-il des solutions ?
Certainement le fonctionnement des abattoirs à la chaîne peut être amélioré. Mais le fond c’est l’attention à notre monde instinctif. Les conditions de vie des animaux en seraient naturellement modifiées. L’abattage serait la suite de cette attitude respectueuse, engendrant le minimum de stress pour les animaux. Sait-on que le stess provoque la fabrication de toxines qui restent dans la viande que nous mangeons ?
La solution n’est pas que dans la technique de l’abattage. Il est dans le respect du monde animal. Cela oblige à se questionner sur nos conditions de vie stressantes et irrespectueuses de nos personnes. Les deux vont de pair.